Cork & Kerry, en vert et pour tous

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Du verre au vert

Fiers et chauvins, les habitants considèrent que Cork est la vraie capitale de l’Irlande. De là, il est facile d’explorer les charmes du sud-ouest de l’Eire. Avec son port de poche et ses maisons maquillées, Kinsale, à une vingtaine de kilomètres, est « la » station balnéaire de la grande ville. Balade à vélo ou croisière avec -pour les plus chanceux- l’observation des dauphins et baleines.

Tentons quelques expériences plus insolites. Bulman est un authentique pub, à la cheminée exhalant une forte odeur de tourbe, son barman à l’incompréhensible anglais donne une leçon de tirage de pinte. L’exercice consiste à coiffer le verre d’une mousse crémeuse. Quelques essais ne sont pas de trop pour trouver le coup de main, avant de se mettre en jambes pour le défi suivant : une initiation aux danses traditionnelles.

À Killarney, ce sont les conducteurs de calèches qui sont durs en affaires. Les attelages sont partout dans cette ville à une heure de route de Cork ; ils conduisent les visiteurs jusqu’à Muckross House, qui accueillit la reine Victoria le temps d’une nuit. Si la demeure évoque la vie aristocratique au XIXe siècle, la région vaut d’abord pour ses paysages sauvages.

Éclairé de trois lacs scintillants comme du mercure, cerné de forêts profondes et protégé par les Macgiliycuddy’s Reeks (la plus haute chaîne de montagnes d’Irlande), le Killarney Park ouvre ses 10 000 hectares aux activités en plein air : vélo et kayak, golf ou pêche. Départ en calèche, balade en bateau et pique-nique sur l’île d’Innisfallen qui émerge de l’un des lacs, avec pour décor les ruines d’un monastère…le programme de la journée est délicieusement bucolique.

Killarney est aussi la ligne de départ de l’anneau de Kerry, la route panoramique qui ceinture Iveragh, l’une des cinq péninsules (avec Dingle, Beara, Sheep’s Head et Mizen Head) qui pénètrent l’Atlantique sur des kilomètres, tels les longs doigts décharnés d’un sorcier. Sur ces terres tourmentées mises à mal par les crises économiques, il n’y a pas de place pour une autre couleur que l’espoir. Vert sombre des forêts d’épicéas, vert jauni des bruyères ou vert tendre des pâturages. Et pourtant, la région n’est jamais monotone, perpétuellement redessinée par les nuages qui roulent dans le ciel :  routes bordées de murets de pierre ou protégées par des « barrières » de fougères ; près verdoyants qui dégoulinent pour s’échouer dans l’océan ; falaises tourmentées et criques dorées ; moutons tondus et montagnes pelées, à moins que ce ne soit l’inverse !

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